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Bail commercial : comment est fixé le montant d’un loyer ? Ce qu’il faut savoir


Le montant du loyer dans un bail commercial est fixé principalement par la négociation entre le bailleur et le locataire, selon des critères variés et une réglementation souple à la signature, mais encadrée lors de la révision ou du renouvellement du bail.

Fixation initiale du loyer : liberté contractuelle

Lors de la signature d’un bail commercial, le montant du loyer est déterminé librement par les parties. Aucun texte ne limite le montant selon le précédent locataire ni n’impose de référence nationale. Cette liberté permet au propriétaire et au commerçant de négocier en fonction de leurs besoins et anticipations.
Le bail peut présenter différentes modalités de calcul du loyer :
  • Forfaitaire sur une période donnée,
  • Au mètre carré,
  • Variable en fonction du chiffre d’affaires (clause recette),
  • Évolutif selon des paliers ou des franchises.
La manière et la période de paiement (mensuelle, trimestrielle, en début ou fin de mois) sont aussi librement négociées.

Critères principaux de fixation

La négociation du loyer repose sur plusieurs facteurs concrets qui influencent directement le montant :
  • Localisation du local commercial (centre-ville, zone commerciale dynamique, rural).
  • Surface et état général du bien (rénovations, aménagements spécifiques).
  • Type d’activité autorisée : un bail « tous commerces » entraîne généralement un loyer plus élevé qu’un bail limité à une activité précise.
  • Facteurs locaux de commercialité : attractivité du quartier, desserte des transports publics, facilité de stationnement, concurrence directe à proximité.
  • Valeur locative de marché : estimation par comparaison avec des biens similaires dans la zone géographique, souvent calculée en € HT/an/m².

Méthodes de calcul et clauses spécifiques

La valeur locative demeure la principale référence pour la fixation du loyer commercial. Elle intègre l’ensemble des critères du marché local, des spécificités du local et du potentiel commercial.
Certaines clauses peuvent impacter le montant du loyer :
  • Clause-recette : elle fait varier le loyer selon une partie fixe et une partie proportionnelle au chiffre d’affaires du locataire, très utilisée dans les centres commerciaux.
  • Clause d’échelle mobile (indexation) : elle permet d’assurer l’automaticité de la révision du loyer, basée sur un indice de référence comme l’ILC, l’ILAT ou l’ICC, avec périodicité adaptée selon l’accord des parties.
  • Droit d’entrée et franchises : en fonction des travaux réalisés ou d’une période de démarrage consenti par le bailleur, des réductions ou exonérations peuvent être appliquées au loyer, souvent sur plusieurs mois.

Révision et encadrement du loyer

Si le loyer initial est négociable, sa révision est réglementée au fil du temps :

  • Révision triennale légale : le loyer peut être révisé tous les trois ans, pour coller à la réalité du marché et garantir l’équilibre contractuel.
  • Indexation conventionnelle : une clause d’indexation prévoit une variation annuelle ou ponctuelle selon un indice, sans devoir engager une procédure de négociation à chaque fois.
  • Renouvellement du bail : lors du renouvellement, la fixation du loyer doit désormais respecter la valeur locative, encadrée par le Code de commerce et actualisée en fonction du marché.

En cas de désaccord sur le nouveau montant du loyer, les parties peuvent saisir le juge qui se basera sur des critères objectifs : valeur locative, caractéristiques du local, obligations contractuelles, prix pratiqués dans le voisinage.

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Exemples concrets

Imaginons un local de 80 m² en centre-ville de Toulouse, récemment rénové, bénéficiant d’une large vitrine et accessible aux personnes à mobilité réduite. Le propriétaire peut proposer un loyer supérieur à la moyenne locale, justifié par :

  • la visibilité depuis un axe passant,
  • l’attractivité commerciale de la zone,
  • l’état exceptionnel du bien et son accessibilité.

A contrario, un local situé dans une rue secondaire, moins fréquentée et nécessitant des travaux sera négocié à la baisse, parfois assorti d’une franchise de loyer pour permettre au commerçant de financer les rénovations.

En cas d’activité saisonnière, la présence d’une clause variable peut être pertinente pour adapter le montant du loyer à la réalité de l’activité commerciale tout au long de l’année.

Points essentiels à retenir

  • Le montant du loyer d’un bail commercial est librement négocié lors de la signature et repose sur la valeur locative, les spécificités du local et le contexte local.
  • Les modalités de paiement et la structure du loyer (fixe, variable, mixte) sont ouvertes à la négociation et à l’adaptation selon les besoins des parties.
  • La révision du loyer est encadrée et peut s’appuyer sur un indice de référence ou une clause de révision.
  • En cas de litige lors de la révision ou du renouvellement, le juge tranche en se référant aux critères objectifs prévus par le Code de commerce.

Une bonne connaissance du marché local et une analyse des différentes modalités contractuelles permettent de sécuriser la rentabilité du commerce comme celle du bailleur.

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